ZERO SUCRE !
Le sucre est-il vraiment indispensable au bon fonctionnement de l’organisme ? Peut-on s’en passer sans causer des carences ? Le sucre : aliment ami ou ennemi ?
Pour répondre à ses questions, regardons au niveau biochimique ce qui se passe lorsque l’alimentation n’apporte pas de sucres, c’est-à-dire pas de sucre ajouté dans les aliments ou de sucre blanc dit « saccharose ». En fait, le corps peut très bien s’en passer puisqu’il hydrolyse l’amidon contenu dans les aliments comme les céréales et le pain pour apporter le glucose aux cellules. Cela signifie que lorsqu’on mange du pain, du riz, des pâtes ou des pommes de terre par exemple, nous allons découper la grosse molécule d’amidon pour obtenir des molécules de glucose ; c’est ce glucose qui va permettre d’alimenter en énergie nos globules rouges qui circulent dans le sang, de nourrir le cerveau et les cellules pour produire de l’énergie sous forme d’ATP.
Lorsque notre alimentation n’apporte aucun féculent, pain, pâtes, riz ni pomme de terre, ou lorsque que notre corps a un besoin momentanément important de sucre, pendant une séance de sport intense, comment le muscle va-t-il faire face à des besoins importants en glucose ? Le métabolisme s’adapte et utilise d’autres molécules pour fabriquer du sucre qui passera dans le sang pour atteindre les muscles. En effet, il existe tout d’abord une réserve de glycogène dans le foie et les muscles, ce glycogène peut être représenté comme une énorme molécule où des molécules de glucose sont attachées les unes aux autres. C’est l’hydrolyse du glycogène qui permet de pallier au manque de sucre alimentaire pour rétablir une glycémie (= taux de sucre sanguin) normal pour faire face à nos besoins.
Imaginons maintenant notre réserve de glycogène est aussi épuisé, par exemple après 2 journées d’alimentation sans féculent ni pain ni sucre et que nous avons effectué un semi-marathon, notre corps est merveilleusement bien fait puisqu’il s’adapte en fabriquant du glucose à partir d’autres molécules : certains acides aminés provenant des protéines, de l’acide lactique et du glycérol (provenant des graisses). En biochimie, ce métabolisme est nommé la « néoglucogénèse », c’est-à-dire fabriquer du nouveau glucose.
Parallèlement à ce métabolisme de néoglucogénèse, et en l’absence de quasiment tous les féculents et glucides de notre alimentation, le corps a toujours cette capacité d’adaptation, puisqu’il est capable de produire de l’énergie aux cellules en utilisant les graisses et les transformer en molécules : les « corps cétogènes », c’est ce qu’on appelle la « cétogénèse ». C’est ce qui se passe en cas de jeûne.
Donc comme vous le constatez, le corps humain peut très bien se passer de sucre. Il continue à fonctionner normalement. Mais sans aller jusqu’à l’extrême de supprimer complètement les féculents et les sucres provenant des fruits, il est déjà tout à fait possible de supprimer le sucre blanc ou saccharose présent bien trop souvent en excès dans notre alimentation sans causer de carence.
Si vous avez tout le temps envie de sucres, sachez que la consommation quotidienne de sucres stimule l’envie de sucres, et entraine une dépendance. Les aliments sucrés mais également certains aliments pas forcément sucrés en goût mais qui se digèrent rapidement en sucres comme le pain blanc, et les pommes de terre, ont un « index glycémique » élevé, ce qui entraine 3 à 4 heures après leur consommation une hypoglycémie réactionnelle, avec envie de sucres encore plus intense.
Le meilleur moyen est donc de supprimer les aliments sucrés de notre alimentation et de chercher le sucre naturel dans les fruits frais, les fruits secs.
Pourquoi le sucre raffiné ou ajouté dans les aliments est-il si mauvais ? D’une part, le sucre acidifie les dents et favorise la prolifération des bactéries de la plaque dentaire, il nous donne des caries ! Mais il acidifie également l’organisme et favorise les fermentations digestives en nourrissant certains bactéries du côlon, il favorise donc les ballonnements. Mais en cas d’infection bactérienne, ce sucre va nourrir les bactéries infectieuses et donc vont à l’encontre d’une guérison. Tout le monde sait que le sucre augmente la glycémie, une surconsommation de sucres favorise la prise de poids, car l’insuline transforme l’excès de sucre en graisse, et à force de stimuler la fabrication d’insuline, cela fatigue le pancréas, ce qui mène au diabète de type 2. Mais certains chercheurs auraient même concluent que le sucre accélère la dégénérescence du cerveau.
D’après les études, la consommation française de sucre serait de 100 g par jour pour les adultes et parfois 150 g pour les enfants, alors que l’OMS recommande de ne pas dépasser les 5% de la ration calorique quotidienne, soit environ 25 g par jour.
Pour certains, la solution pour arrêter le sucre serait de le remplacer par des édulcorants intenses comme l’aspartame, l’acésulfame ou la stévia. Mais cela consiste finalement à reculer pour mieux sauter car cela stimule toujours l’envie de sucres, qui devient plus forte. Et le fructose dans tout cela ? Bien qu’il n’augmente que très peu l’insuline et donc plébiscité chez les diabétiques, sa forte consommation est à éviter car il augmenterait la production de graisse dans le foie !
Mon conseil : apprenez à le réduire au maximum, à consommer des fruits et fruits secs pour le goût sucré, et de savoir vous faire plaisir de temps en temps le week end sur une bonne part de tarte aux fruits pas trop sucré, en rajoutant de la cannelle !